Les juges qui ont condamné Jérôme Cahuzac, Patrick Balkany et Nicolas Sarkozy à de la prison ferme, ont notamment étayé leurs décisions par le devoir d’exemplarité de ces personnalités politiques. Or, cette notion paraît dangereuse vu sa subjectivité.

En effet, les éléments objectifs qui sont censés minimiser ou maximiser une peine, sont le casier judiciaire vierge ou la récidive. Ainsi, un ancien président sexagénaire au casier judiciaire vierge, est plutôt censé bénéficier de la mansuétude des juges. 

De même, le supposé devoir d’exemplarité ne doit pas inverser la règle qui fait que le doute bénéficie à l’accusé et empêcher la personnalité politique d’en bénéficier. Aussi, la justice ne doit pas tomber dans le piège de la médiatisation des procès qui se transforment en un match entre le procureur et l’avocat.

Par ailleurs, la dangerosité de la notion d’exemplarité est son élasticité et sa prédisposition à concerner plusieurs autres corps. C’est le cas des patrons de sociétés, des dirigeants d’associations, de sportifs de haut niveau, d’acteurs ou de chanteurs.